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Nutrition

Publié le 24 nov. 2021

Le cancer, ses traitements et leurs effets indésirables peuvent avoir des conséquences sur l’état nutritionnel du jeune patient.  Un accompagnement nutritionnel adapté permet de prévenir, dépister ou traiter le risque de dénutrition ou de surpoids et d’en limiter ainsi les conséquences sur l’état de santé de l’enfant, de l’adolescent ou du jeune adulte.

Surveiller et évaluer l’état nutritionnel du jeune patient

Une nutrition appropriée fait partie intégrante des soins contre le cancer. De manière générale, s'assurer qu’un enfant atteint de cancer est bien nourri peut, entre autres, aider à réduire les risques d’infection, lutter contre la fatigue, améliorer les effets des traitements et limiter les effets secondaires.

La qualité de la nutrition est primordiale en pédiatrie car l’enfant est en pleine croissance. Les problèmes nutritionnels à cette période de la vie, telle que la dénutrition, peuvent avoir des conséquences particulièrement préjudiciables sur les organes en plein développement et affecter la croissance. 

Certains symptômes du cancer ou des effets secondaires des traitements peuvent affecter la nutrition de l’enfant ou de l’adolescent : perte d’appétit, troubles digestifs, nausées et vomissements, douleurs dans la bouche, difficulté à avaler, altération du goût, fatigue… Les problèmes de nutrition peuvent aussi résulter du stress, de l’angoisse ou du manque d’activités physiques. 

L’état nutritionnel doit être évalué et surveillé tout au long du parcours de soins de l’enfant pour savoir si celui-ci présente des troubles nutritionnels ou de les prévenir. Pour évaluer l’état nutritionnel, il est recommandé de :

  • peser le patient à chaque visite et de tracer dans le dossier l’évolution de son poids,
  • calculer son indice de masse corporelle (IMC),
  • évaluer systématiquement ses ingesta. 

La réduction des ingesta est un facteur majeur de dénutrition. 

Détecter la dénutrition

La dénutrition est un état de déficit en énergie, en protéines ou en n’importe quel autre macro ou micronutriment spécifique, produisant un changement mesurable des fonctions corporelles et/ou de la composition corporelle, associé à une aggravation du pronostic de la maladie. La dénutrition en rapport avec une maladie avec inflammation chronique telle que le cancer est également appelée cachexie.

La perte de poids se situe surtout au niveau des muscles. Même en surcharge pondérale, une personne peut être dénutrie. Toutefois, la dénutrition est d’autant plus grave que le poids initial est bas et que la perte de poids est rapide et importante.

Évaluer la dénutrition consiste à :

  • contrôler systématiquement les ingesta. La réduction des ingesta est un facteur majeur de dénutrition pour un patient atteint de cancer ;
  • calculer l’indice de masse corporelle (IMC). On considère qu’il y a dénutrition si l’IMC est inférieur à 18,5 kg/m2. Attention, un IMC normal ou élevé n’exclut pas la possibilité d’une dénutrition chez le patient ;
  • peser le patient à chaque visite et tracer dans le dossier l’évolution de son poids. 

On parle de dénutrition lorsque la perte de poids est supérieure ou égale à 5 % en 1 mois ou 10 % en 6 mois ou supérieure ou égale à 10 % par rapport au poids habituel avant le début de la maladie. Au-delà de 10 % en 1 mois ou de 15 % en 6 mois, on parle de dénutrition sévère. Cette dénutrition sévère peut survenir même si l’on est en surpoids. Si vous constatez une dénutrition chez l’un de vos jeunes patients, vous pouvez déclencher un accompagnement nutritionnel et l’orienter vers une personne ressource comme un médecin nutritionniste ou un diététicien.

La prise de poids

Les enfants et les adolescents et jeunes adultes atteints de cancer peuvent prendre du poids pendant les traitements. La prise de poids pendant les traitements peut être due à une diminution des efforts physiques liés à l’état de santé du patient, certains médicaments comme les stéroïdes, l’anxiété ou encore le changement de routine qui perturbe les habitudes alimentaires.

On parle de surpoids lorsque l’IMC est entre 25 et 30 kg/m2 et d’obésité quand l’IMC dépasse 30kg/m2. L’obésité ou le surpoids avant la maladie ou la prise de poids pendant les traitements peuvent entraîner un risque accru de mortalité, de récidive du cancer ou de développement d’un second cancer. 

Si vous constatez une prise de poids de votre patient, il est nécessaire de l’orienter vers un spécialiste de la nutrition pour qu’il puisse reprendre une bonne alimentation au plus vite.

Recommandations nutritionnelles

Voici les recommandations nutritionnelles pour les professionnels de santé en charge de patients atteints de cancer : 

  • Évaluer l’état nutritionnel des patients tout au long du parcours et déclencher la mise en place d’un accompagnement nutritionnel si nécessaire
  • Suivre et contrôler le poids
  • Conseiller d’adapter l’alimentation ou orienter vers un professionnel de la nutrition
  • Conseiller de contrôler la consommation de boissons alcoolisées pour les adolescents et jeunes adultes
  • Promouvoir et prescrire la pratique d’une activité physique régulière, si besoin adaptée, et prévenir la sédentarité
  • Conseiller de ne pas recourir aux compléments alimentaires sauf indication médicale
  • Conseiller de ne pas recourir aux extraits et décoctions de champignons et plantes médicinaux chinois
  • Conseiller de ne pas recourir à des régimes restrictifs (hors indication médicale) ni au jeûne thérapeutique

Ressources et liens utiles :