Les altérations de la fertilité sont parmi les effets indésirables qui ont le plus grand impact sur la qualité de vie chez les patients en âge de procréer atteints d’un cancer, quel que soit le sexe. Avec le développement de nouvelles possibilités techniques, le champ des indications de préservation de la fertilité s’est élargi. Actuellement, des mesures visant à permettre aux personnes atteintes du cancer de préserver un potentiel de fertilité pourraient être proposées à une majorité d’entre elles.
La préservation de la fertilité est un domaine très évolutif du point de vue technique. Au cours des 5 dernières années, des possibilités techniques nouvelles se sont développées, élargissant le champ des indications de préservation de la fertilité (notamment chez les femmes et les enfants). Ainsi, plus de 130 naissances d’enfants en bonne santé ont été obtenues après auto-transplantation orthotopique de tissu ovarien après la puberté, et le premier cas de grossesse spontanée et de naissance vivante après greffe de tissu ovarien conservé durant l’enfance a également été rapporté. Par ailleurs, le niveau de preuve en termes d’efficacité des techniques a augmenté, les faisant considérer comme des techniques sortant du champ expérimental (cryoconservation de tissu ovarien). Actuellement, des mesures visant à permettre aux personnes atteintes du cancer de préserver un potentiel de fertilité pourraient être proposées à une majorité d’entre elles.
Cependant, plusieurs enquêtes récentes ont indiqué que de nombreux patients, hommes et femmes, sont encore insuffisamment conseillés concernant les effets délétères des traitements du cancer, et qu’un nombre encore plus faible se voit offrir une proposition de préservation de la fertilité. De plus, lorsque la préservation de la fertilité est proposée, il manque souvent un consensus de conseils et de normes d’adressage, ce qui conduit à une hétérogénéité de pratiques.
L’Institut national du cancer a publié des recommandations de pratique clinique destinées aux professionnels de santé, y compris les médecins généralistes et les professionnels paramédicaux, impliqués dans le parcours de soins des patients atteints d’un cancer et la gestion des effets indésirables impactant la fertilité induits par le cancer ou par ses traitements. L’objectif de ces recommandations pour la pratique clinique est de permettre une prise en soins optimale et homogène sur tout le territoire, des enfants, adolescents, jeunes adultes et adultes pris en charge pour un cancer.
Ces recommandations sont élaborées par l’association francophone des soins oncologiques de support (AFSOS) en partenariat avec l’association française d’urologie (AFU), l’association interdisciplinaire post-universitaire de sexologie (AIUS), la fédération des centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme (CECOS), le collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), le centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT), le groupe onco-hématologie adolescents et jeunes adultes (GO-AJA), le groupe de recherche et d’étude sur la cryoconservation de l’ovaire et du testicule (GRECOT), la société d’andrologie de langue française (SALF), la société française d’endocrinologie (SFE), la société française de pédiatrie (SFP), la société française de radiothérapie oncologique (SFRO), la fédération Unicancer-GETUG, la Ligue contre le cancer, l’association Laurette Fugain, l’association France lymphome espoir et l’association des coordinateurs de réseaux de cancérologie (ACORESCA).
Ces recommandations ont reçu le label de l'Institut national du cancer.
Sur les questions de sexualité et de fertilité, l’adolescent peut consulter notre espace dédié aux adolescents et jeunes adultes.