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Sport et nutrition

Mise à jour le 19 déc. 2021

Une activité physique adaptée contribue à améliorer la qualité de vie pendant et après le cancer.  Le cancer, ses traitements et leurs effets indésirables peuvent avoir des conséquences sur l’alimentation et plus particulièrement sur ton état nutritionnel, c’est-à-dire le bon équilibre entre ce que tu consommes et ce que tu dépenses physiquement. Voici des conseils pour maintenir une activité physique régulière et une bonne alimentation. 

Les bénéfices de l'activité physique sur le cancer 

La pratique d’une activité physique régulière est encouragée pendant toute la durée du traitement du cancer. 

Les effets bénéfiques de l'exercice physique sont mesurables pendant et après le traitement d'un cancer. Une activité physique adaptée permet d'améliorer la survie des personnes malades ainsi que leur qualité de vie (anxiété, dépression, sommeil, image du corps, sensation de fatigue).

Il est également prouvé que l'activité physique, pratiquée dans certaines conditions, réduit le risque de récidive pour certains cancers. 

Tout comme les adultes, tu as besoin de bouger ! Pour toi, il est normalement recommandé de pratiquer au moins l'équivalent d'une heure d’activité physique par jour. 

Bouger, c'est mettre en mouvement les muscles de son corps. L'activité physique ne se réduit donc pas à la seule pratique sportive, qu'elle soit de loisir ou de compétition. Elle inclut tous les mouvements effectués dans la vie quotidienne : marche, vélo, montée des escaliers, jardinage, jeux de plein air…  

Bouger en fonction de ses capacités 

La fatigue et le manque d’énergie sont fréquents au moment du traitement et peuvent durer même après la maladie. Parles-en avec les professionnels de santé qui t’accompagnent pour qu’ils puissent te proposer un programme adapté à ta condition physique.  

Si tu es en capacité de faire de l’exercice, tu peux choisir une activité que tu aimes et connais déjà ou cela peut être l’occasion de découvrir une activité, avec l’avantage d'apporter de la nouveauté dans une routine parfois pesante. Cela peut aussi être l’occasion de faire une sortie ou une activité en famille.
Quand l'énergie manque, tu peux t’orienter vers des pratiques plus douces comme le yoga, la natation ou tout simplement la marche. 

Sache qu’il existe des associations qui permettent de suivre une activité physique adaptée pendant et après le cancer. Tu peux consulter notre carte interactive des associations ainsi que les sites suivants :

Le rôle de la nutrition

Pour fonctionner, l’organisme a besoin d’énergie et de divers éléments nutritifs apportés par les aliments.

Le besoin en nutrition augmente avec la maladie et les traitements. Pourtant, les patients rencontrent souvent des difficultés physiques à s’alimenter. Cela peut aboutir à une perte de poids parfois importante et exposer à une dénutrition.

Dès qu’elle commence, la dénutrition a des conséquences importantes, notamment sur la qualité de vie et la poursuite des traitements.

À l’inverse, un surpoids ou l’obésité au moment du diagnostic, pendant ou après les traitements, peuvent aussi avoir des conséquences négatives sur la maladie.

En fonction des localisations de cancer, la dénutrition, comme la prise de poids, peuvent avoir des effets négatifs. Des recommandations existent pour ces différentes localisations.

Surveiller son état nutritionnel

L’état nutritionnel est le bon équilibre entre ce que tu consommes et ce que tu dépenses physiquement. Il doit être évalué et surveillé tout au long du parcours de soins.

Un accompagnement nutritionnel adapté permet de prévenir, dépister ou traiter le risque de dénutrition ou de surpoids et d’en limiter ainsi les conséquences sur ton état de santé.

Il est important de surveiller ton poids régulièrement (une fois par semaine). Si tu constates un changement de poids de façon importante ou rapide, parle-en au plus tôt aux professionnels qui te suivent.

Un état nutritionnel adapté pour optimiser les traitements

Une nutrition appropriée fait partie intégrante des soins contre le cancer. Aussi, quel que soit ton état nutritionnel, tu peux bénéficier des conseils hygiéno-diététiques d’un professionnel en nutrition (diététicien ou médecin nutritionniste) afin d’adopter une alimentation adaptée. Si cette consultation ne t’est pas proposée, n’hésite pas à en faire la demande auprès de l’équipe soignante qui te suit.

Voici les repères de consommation à suivre si possible, sauf situation médicale ou avis médical requérant une adaptation particulière :

  • avoir une alimentation riche en céréales complètes, légumes secs, fruits et légumes ;
  • limiter la consommation d’aliments riches en matières grasses ou en sucres ;
  • limiter la consommation de viandes et charcuteries ;
  • ne pas recourir aux compléments alimentaires en l’absence d’indication médicale.

Pour les patients en surcharge pondérale, il est conseillé d’attendre la fin des traitements pour revenir à un poids normal.

Pour les personnes à risque ou en état de dénutrition, tu peux consulter les conseils d’hygiène diététique dans le paragraphe suivant permettant une alimentation par voie orale saine et orale.

Pendant les traitements, il est déconseillé de pratiquer le jeûne thérapeutique ou un régime restrictif. En effet, ils peuvent entraîner une perte de poids et de masse musculaire et ainsi aggraver une dénutrition.

La dénutrition 

Quand parle-t-on de dénutrition ? 

La dénutrition est un état qui se caractérise par le manque de nutriments dans l’organisme. Une personne est considérée comme dénutrie en cas de perte de plus de 5 % de son poids habituel en 1 mois, ou de plus de 10 % en 6 mois. C’est par exemple le cas si une personne de 60 kilos perd 3 kilos en 1 mois ou 6 kilos en 6 mois.

Au-delà de 10 % en 1 mois ou de 15 % en 6 mois, on parle de dénutrition sévère. Cette dénutrition sévère peut survenir même si l’on est en surpoids.

Pour dépister une dénutrition ou évaluer l’évolution de l’état nutritionnel, d’autres paramètres complémentaires, notamment biologiques (mesurés à partir de prises de sang), sont pris en compte.

Quelles sont les conséquences de la dénutrition ?  

La dénutrition peut avoir des conséquences à court et à long terme.

À court terme, la dénutrition peut entraîner des risques de complications postopératoires, avec :

  • une diminution des défenses contre les infections, qui risquent d’être plus sérieuses et plus longues à guérir ;
  • une cicatrisation perturbée, plus longue, moins solide ;
  • l’apparition d’escarres (plaies de pression) ;
  • une fatigue générale et/ou une anxiété qui peuvent entraîner une prolongation de l’hospitalisation, un retour à domicile retardé et un risque de nouvelle hospitalisation.

La dénutrition peut également augmenter le risque d’effets indésirables liés à la chimiothérapie et/ou à la radiothérapie.

La dénutrition peut encore gêner le déroulement des traitements. Si le médecin juge que les risques de complications liées à la dénutrition sont trop importants pour poursuivre le traitement, il peut envisager de l’interrompre ou le reporter, voire y renoncer.

Si elle n’est pas traitée, la dénutrition peut aussi avoir des conséquences à long terme comme :

  • une fonte des muscles associée à une perte de force et à un risque de chutes ;
  • des difficultés à exercer les activités habituelles de la vie quotidienne ;
  • une fatigue importante et accentuée qui peut altérer la vie de tous les jours ;
  • un amaigrissement important qui modifie l’image corporelle et peut créer 
  • une gêne supplémentaire vis-à-vis de l’entourage ;
  • des difficultés dans la guérison du cancer.

Lutter contre la dénutrition  

Conseils pour une alimentation variée 

Quelques conseils pratiques peuvent être suivis au quotidien :

  • Augmenter la fréquence des repas pour améliorer la prise alimentaire orale : au minimum 5 repas de petit volume répartis sur la journée, y compris en soirée 
  • Prendre le temps de manger et de bien mâcher les aliments. Cet effort prolonge la première phase de la digestion (la mastication) et facilite ainsi le passage des aliments mastiqués et mélangés à la salive (appelé le bol alimentaire) tout au long du tube digestif ;
  • Adapter la texture des aliments aux capacités de mastication et de déglutition de votre enfant. Par exemple, en cas de dysphagie (difficulté à avaler) intermittente, irrégulière : privilégiez les aliments à texture molle voire liquide, bien saucés pour faciliter la déglutition. Éviter la consommation de repas trop chauds, trop sucrés ou trop acides ainsi que des aliments durs et secs (croûtes de pain, morceaux de viande peu mastiqués, fruits durs) ;
  • Enrichir les aliments et plats habituellement consommés. L’objectif est d’augmenter le nombre de calories sans augmenter le volume des portions ingérées. En pratique, n’hésitez pas à ajouter dans ses plats des matières grasses crues comme de l’huile d’olive, du beurre, de la crème, des crèmes de fromage. Sauf contre-indication médicale, les ajouts d’aliments sucrés intégrés aux repas sous forme de sucre, confitures, compotes, caramel, etc. sont aussi très utiles ;
  • Maintenir des apports en protéines suffisants pour permettre de conserver les muscles et les défenses immunitaires. Faites manger à votre enfant des aliments de type poissons, blancs d’œuf, fromages, laitages, surtout s’il présente un dégoût pour la viande. N’hésitez pas à les hacher s’il a des difficultés de mastication ou d’ingestion ;
  • Consommer au moins 1,5 litre de boissons comme de l’eau, du jus dilué, du bouillon de légumes, réparti sur la journée. Éviter de boire pendant le repas ;
  • Eviter le tabac et l’alcool pour les adolescents et jeunes adultes
  • S’installer en position semi-allongée après le repas pour faciliter la digestion et éviter les reflux alimentaires ;
  • Reprendre progressivement ou maintenir si possible une activité physique quotidienne adaptée.

Attention aux régimes miracles !

Attention aux régimes miracles pour guérir du cancer ! Certaines personnes ou organisations vantent les effets miraculeux de certains régimes ou jeûnes qu’elles présentent comme beaucoup plus efficaces que les recommandations médicales classiques. Non validées scientifiquement, ces méthodes sont dangereuses. Aucune modification de ton régime alimentaire  ne doit être faite sans la consultation de l’équipe médicale qui te prend en charge ou de ton médecin traitant. 

Autres solutions pour lutter contre la dénutrition 

Tu as enrichi ton alimentation mais elle ne parvient pas à couvrir tes besoins en nutriments ou bien les aliments que tu consommes habituellement ne te conviennent plus.

Ton médecin peut alors te prescrire une forme spéciale d’aliments, semblable à un médicament, pour une période donnée : il s’agit de compléments nutritionnels oraux, également appelés complémentation orale.

Ces compléments contribuent à améliorer les apports nutritionnels en quantité et en qualité. Ils sont nécessaires au rétablissement ou au maintien d’un état nutritionnel correct pendant les traitements.

Les compléments nutritionnels sont des aliments concentrés enrichis en éléments dont le corps a besoin pour fonctionner : calories, protéines, vitamines, sels minéraux, oligo éléments (ces éléments minéraux purs, comme le fluor, l’iode, le zinc… qui n’apportent pas d’énergie mais sont indispensables à certaines réactions chimiques dans l’organisme), etc.

Ils se présentent sous différentes formes (potages, biscuits, crèmes, boissons lactées ou à base de jus de fruits) et avec une variété de goûts et de saveurs (sucrés, salés). Le médecin prescrira à votre enfant celles qui lui conviennent le mieux.

N’hésite pas à demander également conseil à ton pharmacien et/ou au diététicien qui te suit pour choisir les parfums et conditionnements adaptés à tes goûts, à tes préférences et à tes besoins nutritionnels.

Les compléments nutritionnels oraux viennent compléter l’alimentation habituelle mais ne doivent en aucun cas remplacer les repas. Il est primordial de consommer ces compléments nutritionnels oraux en suivant les doses et la fréquence prescrites par le médecin.

Si la consommation de compléments nutritionnels ne te convient pas, il est indispensable de le signaler à l’équipe médicale pour envisager une autre stratégie.

L’alimentation artificielle 

Si l’alimentation par voie orale et les compléments alimentaires ne sont pas suffisants ou que votre enfant n’arrive pas à s’alimenter correctement, l’équipe médicale peut lui proposer plusieurs solutions d’alimentation artificielle.

La nutrition entérale 

La nutrition entérale est une technique de nutrition artificielle par sonde. 

Elle s’effectue généralement par une sonde de gastrostomie. La sonde est introduite directement dans l’estomac par l’intermédiaire d’un orifice réalisé au niveau de l’abdomen sous anesthésie.

La nutrition entérale peut aussi s’effectuer, pour une courte durée (moins d’un mois), par une sonde nasogastrique introduite par le nez pour atteindre l’estomac.

La présence d’une sonde n’empêche pas la reprise de l’alimentation par la bouche. 

La nutrition entérale mise en œuvre par l’équipe soignante peut se poursuivre à ton domicile.

Le médecin te précisera toutes les informations nécessaires sur le mode de fonctionnement et la durée nécessaire. N’hésite pas à poser toutes tes questions.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ou télécharger le guide Comprendre la nutrition entérale.

La nutrition parentérale

La nutrition parentérale est une autre forme de nutrition artificielle, par voie veineuse. Elle est utilisée en dernier recours, lorsque l’alimentation par voie orale et la nutrition entérale sont impossibles, insuffisantes ou contre-indiquées.

Après quelques jours de mise en œuvre à l’hôpital pour s’assurer de sa bonne tolérance, elle peut se poursuivre à domicile avec l’aide et la surveillance d’un infirmier libéral et du médecin prescripteur.  

Le plus souvent, on utilise une chambre implantable ou un cathéter spécial (tube souple que l’on introduit dans les veines) placé au niveau du bras ou du cou.

Ressources et liens utiles

Ressources à télécharger

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