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Les effets secondaires

Mise à jour le 19 déc. 2021

Les traitements contre le cancer peuvent avoir des effets secondaires, aussi appelés effets indésirables. Ils varient selon les traitements utilisés, les techniques, les dosages et les personnes. La présence, ou l’absence, d’effets indésirables n’est pas liée à l’efficacité des médicaments. Certains effets indésirables peuvent être limités ou évités grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques. En voici quelques-uns. 

Pourquoi ai-je des effets secondaires ?

Le but d'un traitement contre le cancer est de tuer les cellules cancéreuses. Malheureusement, il peut aussi endommager les cellules saines, ce qui provoque des effets secondaires. Les effets secondaires sont variables pour chaque traitement et chaque patient, elles dépendent :

  • du patient, les effets secondaires diffèrent en effet d'une personne à l'autre ;
  • du type de chimiothérapie ;
  • des doses de chimiothérapie ;
  • de leur mode d'administration ;
  • de la durée du traitement ;
  • de la combinaison avec d'autres traitements ;
  • de la condition physique générale de la personne.

La majorité des effets secondaires sont temporaires.

Les principaux effets secondaires à court terme

Nausées et vomissements

La chimiothérapie et la radiothérapie provoquent souvent des nausées ou des vomissements. Une prévention est assurée par des antiémétiques (antivomitifs). Voici quelques conseils pour les maîtriser : 

  • Privilégie des aliments neutres (de type féculents) pour limiter l’acidité gastrique et par petites quantités en fractionnant les repas pour ne pas avoir l’estomac vide qui accentue la sensation de malaise. 
  • Privilégie des aliments faciles à digérer : riz, pain, flocons d’avoine, fruits et légumes cuits, jambon blanc, laitages maigres… A l’inverse, limite les graisses, les fritures et les épices. 
  • Bois beaucoup de liquide entre les repas (eau, soupes, jus de fruits dilués) pour bien t’hydrater et diminuer l’acidité gastrique.

Si les vomissements durent ou si tu constates des signes de déshydratation (peau ou bouche sèche, urine en petites quantités et de couleur foncée…) contacte rapidement l’équipe de soins. 

La fatigue

Pendant et après le traitement, tu peux ressentir de la fatigue, parfois très importante. C’est un des symptômes les plus fréquents du cancer et de ses traitements. 

Tu peux te sentir épuisé, faible ou même triste. Plusieurs facteurs peuvent provoquer cette fatigue : le cancer lui-même, les traitements, en particulier la chimiothérapie, une anémie, la perte de poids, les émotions ou la douleur.

La fatigue ne doit pas être banalisée. Signale-la à l'équipe soignante afin qu'elle soit prise en charge le mieux possible grâce à des médicaments, des compléments alimentaires, une transfusion sanguine ou encore des soins de supports spécifiques.

Voici quelques conseils pour éviter la fatigue :

  • Dors et repose-toi suffisamment en faisant des siestes,
  • Maintiens des horaires réguliers, en particulier pour le coucher,
  • Tu as le droit à des collations saines et nourrissantes de façon régulière,
  • Évite les boissons à base de caféine (colas, café, thé).
  • Fais un peu d’exercice quotidien, comme de la marche. Cela t’aidera à te détendre et à t’ouvrir l’appétit.

Douleurs dans la bouche

La chimiothérapie peut provoquer des douleurs dans la bouche, comme des ulcères buccaux, des maux de bouche ou de gorge après la chimio. Tu peux manger des glaces pour soulager la douleur, et il faut éviter les boissons très chaudes ou froides. Il est également important de prendre soin de tes dents et gencives, une brosse douce pour enfant peut aider, et certains bains de bouche peuvent être utiles si le brossage est douloureux ou si tes gencives saignent. 

La constipation

Certains traitements et les analgésiques peuvent être causes de constipation. Si tu es constipé, l’équipe soignante pourra te prescrire un médicament ou un laxatif pour ramollir tes selles. Parle-en à ton médecin si le problème de constipation s’aggrave ou se prolonge.

Voici quelques conseils pour éviter les problèmes de constipation :

  • Privilégie une alimentation riche en fibres : pains, céréales, pâtes et riz complets, lentilles et haricots.
  • Augmente la quantité de fruits et de légumes au menu. 
  • Bois beaucoup de liquide : eau, lait, soupe ou jus. 
  • Fais le maximum d’exercice physique, si tu en es capable.

La diarrhée

Tu peux avoir des selles molles ou liquides par suite de son traitement contre le cancer. Il est important de traiter la diarrhée pour éviter que tu te déshydrates.

Voici quelques conseils pour prévenir les problèmes de diarrhée :

  • Limite la consommation d’aliments contenant des fibres non solubles qui sont difficiles à digérer. Ex : pain complet, fruits et légumes crus. Privilégie plutôt des fibres solubles que l’on trouve dans les pommes de terre, le pain de son d’avoine, la compote de pommes, les bananes et le riz.
  • Évite les produits qui causent des gaz, comme les haricots, les lentilles, le brocoli, le maïs, le chou-fleur, le chou, les boissons gazéifiées et le chewing-gum.
  • Limite les produits riches en matières grasses comme les viandes et les frites, les produits laitiers à teneur en gras plus élevée, les desserts riches et les gras ajoutés tels que le beurre ou la margarine.
  • Limite les aliments qui contiennent du lactose
  • Évite les boissons et jus de fruits trop sucrés.

Une fois la diarrhée disparue, tu peux rétablir petit à petit ton alimentation habituelle.

La prise ou la perte de poids

Certains traitements peuvent te faire prendre du poids. Cela peut s’expliquer par certains médicaments qui favorisent la prise de poids ou bien par le fait qu’ils sont moins actifs qu’auparavant ou encore que tu manges davantage pour te réconforter ou pour tromper l’ennui. 

Pour éviter une prise de poids importante, essaie de limiter ta consommation de sel et de diminuer la quantité de calories, de matières grasses et de sucre dans ton régime alimentaire. Demande conseil à un diététicien ou nutritionniste qui te suit afin de recevoir les conseils adaptés à ta situation. 

A l’inverse, tu peux aussi perdre du poids durant le traitement contre le cancer. Cela peut être dû à la maladie elle-même qui a une incidence négative sur l’apport nutritionnel (dénutrition), aux effets indésirables des médicaments ou encore à une réaction émotionnelle qui peut provoquer une perte d’appétit.

Une perte de poids peut parfois devenir un problème grave. Si c’est le cas, le nutritionniste ou le diététicien peut te suggérer des suppléments nutritionnels pour pallier les carences. Si cela n’est pas suffisant ou que tu n’arrives pas à t’alimenter correctement, tu peux recevoir une alimentation parentérale, c'est-à-dire en perfusion par l'intermédiaire d'un cathéter placé dans une veine ou une alimentation entérale, c'est-à-dire par une sonde (tuyau long et fin) permettant d'amener directement dans l'estomac une alimentation liquide. La sonde est introduite par une narine ou à travers la peau du ventre (gastrostomie réalisée). 

Pour en savoir plus sur la nutrition et la dénutrition, consulte notre article sur la nutrition

La chute des cheveux

Aussi appelée alopécie, la chute des cheveux et des poils est habituelle dans les deux ou trois semaines suivant la plupart des chimiothérapies et après une radiothérapie du crâne. Cet effet peut toucher toutes les parties du corps – le cuir chevelu, les cils, les sourcils, les aisselles et le pubis. 

La perte peut être graduelle ou au contraire se produire pratiquement du jour au lendemain. Il n'y a pas de traitement préventif efficace pour l'empêcher. Dans l'immense majorité des cas, elle est temporaire. Il arrive souvent que les cheveux repoussent d’une couleur ou d’une texture différente qu’avant le traitement, ils seront par exemple plus frisés, plus épais ou plus fins. Même si tu t’attendais à perdre tes cheveux, y faire face peut être difficile et être vécu comme un choc. 

Voici quelques suggestions pour faire face à la perte de cheveux :

  • Pour faire fasse à l’idée de perdre tes cheveux, tu peux en prévention les couper courts afin de faciliter la transition, voire de raser ta tête complètement pour ne pas subir la perte progressive des cheveux.
  • Tu peux porter un chapeau, un bandana, un foulard ou une perruque. La perruque peut être totalement ou en partie remboursée par l’Assurance maladie.
    Consulte la carte des prothésistes capillaires agréés
  • Pour l’entretien des cheveux, utilise un shampooing doux et un peigne à larges dents ou une brosse douce. Évite les produits forts qui abîment les cheveux (laque, alcool, ammoniaque) et l’utilisation du séchoir ou du fer à friser.
  • Protège ton cuir chevelu du soleil et du froid.

Tu peux aussi contacter des groupes de soutien qui peuvent te mettre en relation avec d’autres jeunes qui ont perdu leurs cheveux. C’est un bon moyen pour trouver des idées et partager ton expérience.

Pour plus d'information sur la chute des cheveux et leur repousse 
Pour plus d’information sur comment prendre soin de ses cheveux, consulte notre article sur l’image de soi.

La fonte musculaire

L'inactivité peut entraîner une fonte musculaire, qui peut être difficile à supporter. Cela est transitoire et reviendra avec la reprise d'une vie normale et d'une activité physique adaptée, qui peut débuter dès la phase de traitement. 

Les acteurs de la rééducation tels que les kinésithérapeutes ou les psychomotriciens sont là aussi pour t’aider à entretenir tes capacités musculaires. => cf. Les intervenants auprès de votre enfant. Lien. 

Ils interviennent à la demande des médecins à l'hôpital ou au domicile, auprès des jeunes qui ont besoin d'une rééducation (selon un programme décidé par un médecin de réadaptation fonctionnelle).

Les problèmes de peau

Les traitements du cancer peuvent irriter la peau et la rendre plus sensible. La radiothérapie, par exemple, peut provoquer des réactions semblables à un coup de soleil. Les médicaments utilisés pour la chimiothérapie et certaines thérapies ciblées peuvent entraîner des éruptions cutanées, des rougeurs, des démangeaisons, de la desquamation (la peau qui pèle), de la sécheresse cutanée ou de l’acné. Certains médicaments peuvent aussi avoir pour effet de modifier la pigmentation de la peau ou l’aspect des ongles.

Voici quelques conseils pour aider à atténuer les changements cutanés provoqués par les traitements.

Dans le cas d’une radiothérapie : 

  • Utilise un rasoir électrique plutôt qu’un rasoir à lames pour éviter les coupures sur la zone traitée. Bannis les crèmes et cires dépilatoires. 
  • Ne place rien de chaud ni de froid sur la région traitée.
  • Ne jamais pincer ni gratter les boutons.
  • Protège-toi du soleil avec des vêtements couvrants et un chapeau et évite d’appliquer de la crème solaire sur la zone traitée car cela pourrait l’irriter.   
  • Protège les régions traitées de tout frottement, pression ou irritation avec des vêtements amples et de préférence en coton ou en soie, moins irritants pour la peau.

Dans le cas d’une chimiothérapie :

  • Évite l’eau très chaude sous la douche qui a un effet desséchant. Tapote doucement la peau pour la sécher au lieu de la frotter pour ne pas l’assécher.
  • Demande conseil à l’équipe de soins pour les produits hydratants à utiliser. 
    Utilise un rasoir électrique plutôt qu’un rasoir à lames pour éviter les coupures sur la zone traitée. Bannis les crèmes et cires dépilatoires. 
  • Ne jamais pincer ni gratter les boutons
  • Protège ta peau du soleil avec des vêtements adaptés, un chapeau et de la crème solaire indice 50. Évite l’exposition entre 12h et 16h. 

Si tu présentes une éruption cutanée grave ou si tu éprouves d’importantes démangeaisons, parle-en à l’équipe soignante.

Les risques d’infection

Si tu as reçu une chimiothérapie ou une greffe de cellules souches, le risque infectieux sera probablement ta principale préoccupation dans les semaines qui suivent. 

Ce risque est lié à la diminution du nombre de globules blancs - les leucocytes et les neutrophiles - dans la moelle osseuse. Les leucocytes sont essentiels au fonctionnement du système immunitaire de l’organisme car ils le protègent contre les virus. Les neutrophiles entourent et détruisent les bactéries dans l’organisme afin de le maintenir en bonne santé.

En cas de risque d’infection liée aux bactéries, on pourra te prescrire des antibiotiques. 
En cas de risque d’infection liée aux virus, champignons et parasites, il existe des médicaments antifongiques (contre les champignons) et anti-infectieux adaptés.

Pour prévenir au maximum les risques d’infection, tu es placé en chambre stérile à l'hôpital. Les visites sont alors très limitées et l’environnement est soumis à des procédures de nettoyage rigoureuses.

Voici quelques conseils pour éviter les infections à domicile :

  • Respecte les règles d’hygiène habituelle, notamment le lavage des mains régulier à l’eau et au savon ou à défaut avec du gel hydroalcoolique. 
  • Evite la foule en général et en particulier le contact avec les personnes enrhumées ou qui toussent et avec les enfants qui ont la varicelle 
  • Ne partage pas tes couverts, verres ou brosse à dents.
  • Utilise un rasoir électrique plutôt qu’un rasoir manuel pour éviter les coupures.
  • Si tu as de l’acné, ne jamais gratter ou percer les boutons.
  • Nettoie immédiatement toute coupure ou écorchure avec de l’eau tiède et du savon.
  • Hydrate ta peau pour qu’elle ne s’assèche pas 
  • Ne nettoie pas les litières de chats ou les cages d’animaux. Les excréments et l’urine d’animaux peuvent contenir des germes transmissibles aux humains.

En cas de signe d’infection tels que fièvre (température supérieure ou égale à 38°C), toux grave, maux de gorge, sensation de brûlure en urinant ou si tu présentes des frissons, des diarrhées ou des vomissements importants, consulte immédiatement ton médecin. 

Les complications exceptionnelles

Dans la majorité des cas, les effets secondaires sont temporaires et finissent par disparaître dans les jours ou les semaines qui suivent les traitements. Cependant, certains effets secondaires persistent à plus long terme ou apparaissent après les traitements. Ça n'arrive pas à tout le monde et cela ne signifie pas que le cancer est de retour, mais ça peut être très frustrant et plutôt effrayant.

Très rarement, malgré la qualité des soins apportés et les efforts déployés, il peut arriver que les traitements reçus entraînent des complications graves.

Dans ces circonstances exceptionnelles, indissociables de la gravité de la maladie, le médecin  t’informera et étudiera avec toi - selon ton âge et ta maturité - la meilleure conduite à tenir. Tous les moyens disponibles seront mis en œuvre pour y faire face. Il est important de lui signaler tout symptôme inhabituel au cours d’un traitement afin qu'il puisse prendre des mesures adéquates. 

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