etude du risque de cancer chez les enfants exposés aux rayonnements ionisants en cardiologie interventionnelle

contexte les cardiopathies congénitales chez les enfants sont généralement diagnostiquées et également traitées par des techniques de cardiologie interventionnelle. ces techniques ont connu une augmentation importante de leur fréquence ces dernières années (le tourneau, 2002), car elles permettent, dans certains cas, de supplanter la chirurgie et donc de réduire considérablement les complications postopératoires, les coûts des hospitalisations et d’améliorer la survie des enfants. si ces techniques de cardiologie interventionnelle ont permis des progrès incontestables dans le diagnostic et le traitement des cardiopathies chez les enfants, elles engendrent une exposition aux rayonnements ionisants généralement supérieure à celle associée aux autres procédures utilisées en radiologie diagnostique (onnash, 2007). or il est important de considérer particulièrement les effets d’une irradiation médicale chez les enfants en raison de certaines caractéristiques majeures propres à cette population. en effet, les enfants sont beaucoup plus sensibles aux radiations ionisantes que les adultes (unscear, 2000). ils ont également une espérance de vie longue, avec pour conséquence une probabilité plus élevée de développer un cancer. de plus, en cardiologie pédiatrique, il est parfois nécessaire de réaliser plusieurs procédures de cardiologie interventionnelle chez le même enfant (bacher, 2005), engendrant une dose cumulée élevée. le risque de cancer après cathétérisme cardiaque a été évalué dans deux études de cohorte seulement. l’étude de maclaughlin (maclaughlin, 1993), qui étudiait le risque de cancer de 4,891 enfants canadiens ayant subi au moins un cathétérisme cardiaque avant l’âge de 18 ans entre les années 1946 et 1968, ne retrouvait pas d’excès de cancer. l’étude de modan (modan, 2000), qui concernait 674 enfants soumis à un cathétérisme cardiaque pour cardiopathie congénitale entre 1950 et 1970, retrouvait un excès de cancer (toutes localisations confondues) et un excès de lymphômes. des limites méthodologiques (absence d’estimation de dose dans les deux études, suivi plus ou moins prolongé, types de procédure non individualisés) rendent difficile l’interprétation de ces résultats divergents. descriptif du projet dans ce contexte, notre objectif est de constituer une cohorte d’enfants de moins de 10 ans ayant bénéficié d’au moins une procédure de cardiologie interventionnelle entre 2000 et 2013. les enfants inclus seront recrutés à partir des services de cardiologie pédiatrique ayant une activité de cardiologie interventionnelle. les données collectées concernent l'identification du sujet (numéro de dossier dans le centre ou service, nom, prénoms, sexe, date et lieu de naissance), ainsi que les caractéristiques de l'intervention (date, motif, pathologie sous-jacente, type de procédure, paramètres techniques tels que le temps de fluoroscopie et le produit dose surface (pds)) nécessaires à la reconstitution des doses reçues par les patients. le service de cardiologie pédiatrique de l’hôpital necker (paris) ainsi que celui du centre chirurgical marie lannelongue (le plessis-robinson) qui traitent la plus grande partie des enfants du territoire national ont donné leur accord de participation à cette étude. au total, 4,500 enfants ont d’ores et déjà été inclus dans la cohorte. le recrutement des enfants est actuellement en cours auprès de ces deux centres et sera ensuite étendu au niveau national. a terme, la cohorte sera constituée de plus de 8,000 enfants. résultats attendus la constitution de cette cohorte permettra : - de caractériser la population pédiatrique ayant bénéficié d’une procédure de cardiologie interventionnelle au cours de la période 2000-2013 en france. - de reconstituer pour chaque enfant inclus dans la cohorte les doses reçues en fonction de différentes procédures de cardiologie interventionnelle. - d’estimer les risques de cancer à long terme associés à l’exposition aux rayonnements ionisants dans le cadre de procédures de cardiologie interventionnelle en pédiatrie. en cas d’augmentation du risque, la relation dose-réponse entre l’exposition radiologique reçue en cardiologie interventionnelle et la survenue du cancer sera quantifiée. l’existence de facteurs modifiants éventuels (âge atteint à la date de la procédure, sexe..) sera également étudiée. - de fournir des éléments nouveaux de radioprotection en pédiatrie. la possibilité de croiser les données d’une cohorte d’enfants avec celles des registres nationaux des tumeurs solides de l’enfant (rtse) et des hémopathies de l’enfant (rnhe) est un atout majeur, compte tenu de la taille importante de la cohorte. a terme, cette étude pourra s’inscrire dans le cadre d’une analyse conjointe européenne. des contacts ont d’ores et déjà été pris avec l’équipe de recherche de m. pearce (université de newcastle, grande-bretagne) qui conduit actuellement une étude similaire.

context children with congenital heart disease frequently undergo interventional cardiology procedures for diagnosis or intervention purposes. interventional cardiology has experienced an important increase in frequency in recent years (le tourneau, 2002), principally because of its numerous significant benefits. specifically, it is now possible to correct birth defects without necessity to open chest and thus considerably reduce postoperative complications, treatment costs and improve survival. despite the clear clinical benefit to the patient, interventional cardiology may lead to a rather high dose of ionizing radiation (onnash, 2007), both to skin level and to organs surrounding the heart. over the last 20 y, doses for some interventional cardiology procedures have increased because more complex investigations have become possible through improvements in equipment and techniques. the radiation exposure issue in interventional cardiology particularly relevant for children: - children are generally more sensitive to the health effects of radiation than adults (unscear, 2000) - children have a longer life span to develop radiation-health effects - in children with congenital heart disease, there is often a need to perform multiple examinations, increasing the radiation risks (bacher, 2005) the association between the risk of cancer in children and radiation exposure during cardiac catheterization was evaluated in two cohort studies only. a study conducted by maclaughlin et al (maclaughlin, 1993) based on 4,891 canadian children who had undergone at least one cardiac catheterization before the age of 18 years between 1946 and 1968 did not demonstrate a significant increase in leukaemia or in any others tumours in this population, a study conducted by modan (modan, 2000) based on 674 who had undergone cardiac catheterization for congenital heart disease between 1950 and 1970, showed an excess of cancer, and an excess of lymphoma,. methodological limitations could explain the inconsistency of the results. project description in this context, our objective is to set up a cohort of children who undergo at least one interventional cardiology procedure before the age of 10 years during the period 2000-2013. this work mainly aims to assess the risk of cancer and leukemia associated with radiation exposure from interventional cardiology during childhood. inclusion of children will be based on electronically stored patient records from the departments of paediatric cardiology of large hospitals in france. the minimum dataset will comprise: the identification of the subject (file number in the centre or service, full name, sex, date and place of birth), and certain characteristics of the intervention (date, pattern, underlying disease, type of procedure, technical parameters such as fluoroscopy time and the dose area product (dap)) which are needed to reconstruct the doses received by each child included in the cohort. the french national reference centre for complex congenital cardiac defects (necker hospital, paris) and the surgical center marie lannelongue (le plessis robinson) which treated most of the children in france, already have agreed to participate. a total of 4, 500 children have been already included in the cohort. the recruitment of children is ongoing for these two centres and will be then extended at the national level. a total number of 8,000 children are expected. expected results the constitution of the cohort will allow - to characterize the paediatric population who underwent interventional cardiology procedure in france for the period 2000-2013. - to provide new information on typical levels of doses for paediatric interventional cardiology procedures in france during the period 2000-2013. for each child included in the cohort, an individual assessment of doses from interventional cardiology will be performed. - to study the hypothesis of an excess of solid cancers and leukeamias risk attributable to ionizing radiations exposure from interventional cardiology procedures in children. the dose response relationship between radiation exposure and the cancer risk will be quantified and the existence of potential modifying factors (age at the first exposure, sex, etc..) will be analysed. - to improve awareness of the importance of radiation protection in paediatric cardiology procedures. as children are more radiosensitive than adults and have longer mean life expectancy, it is very important to optimise procedures and keep the dose to the paediatric patients as low as possible. one of the strength of this study is the possibility to cross-match our data with national registries of paediatric cancers. although the statistical power of this study by itself is rather low, a pooling study might be possible based on original data from france and uk. indeed, a similar study is currently carried out by dr m. pearce (university of newcastle, uk).