cohorte enfant scanner : étude du risque de cancer radio-induit après exposition dans l’enfance

contexte les rayonnements ionisants (ri) ont des effets potentiellement délétères sur la santé, l’augmentation du risque de cancer étant le plus connu (1). les données issues du suivi des survivants de hiroshima et de nagasaki ont permis de mettre en évidence un excès de risque de cancer pour des valeurs de dose de l’ordre de 100 millisieverts (msv) , sans exclure pour autant un risque pour des valeurs de doses plus faibles. l’exposition à des fins médicales est la principale source artificielle de rayonnements ionisants (ri) à laquelle la population est exposée. en france, elle représente 40% des expositions annuelles. ces expositions sont en grande majorité à visée diagnostique et sont responsables de faibles expositions aux ri. les doses reçues par les patients lors d’un examen diagnostique varient d’une fraction de millisieverts (msv) pour une radiographie du thorax à environ 10 msv pour un scanner abdomino-pelvien. alors que la scanographie représente seulement 5% des examens réalisés par rayons x, l’irradiation due au scanner représente selon les pays entre 40 et 67% de la dose médicale totale reçue. l’utilisation du scanner ne cesse de progresser, y compris en pédiatrie. les évolutions technologiques augmentent la facilité et la rapidité d’acquisition des images et encouragent la multiplication des expositions. les problèmes spécifiques à la pédiatrie sont une radiosensibilité de certains tissus accrue par rapport à celle des adultes, une espérance de vie longue, susceptible de laisser se développer le risque de cancer et un manque d’ajustement des conditions techniques de réalisation de l’examen. la caractérisation des risques en pédiatrie constitue donc une question importante de santé publique. de nombreuses études épidémiologiques ont été ou sont actuellement menées pour mettre en évidence un risque de cancer en cas d’exposition médicale diagnostique à faible dose. une revue par e ron de ces études montre des résultats concordants avec les résultats du suivi de la cohorte des survivants de hiroshima et de nagasaki, avec la mise en évidence d’un excès de risque de cancer lors d’une exposition à un jeune âge, persistant durant toute la vie. plusieurs études longitudinales, concernant des personnes soumises au cours de l’enfance à de nombreux examens radiologiques dans le cadre d’un suivi de tuberculose ou de scoliose, ont mentionné un risque de cancer du sein augmenté, alors que les études cas-témoins retrouvaient des résultats divergents. des biais méthodologiques, notamment celui lié au recueil rétrospectif des informations sur l’exposition, rendent difficile l’interprétation de ces résultats. descriptif du projet l’étude est réalisée à partir des données de la cohorte enfant scanner, étude multicentrique et nationale, constituée en 2009 afin de suivre des enfants exposés à un premier scanner avant l’âge de 5 ans sur la période 2000-2006. au total, 27 362 enfants ont été recrutés dans 14 services de radiologie pédiatrique ou générale de centres hospitaliers universitaires français. l’objectif principal est d’évaluer le risque de cancer et leucémie associé à l’exposition aux ri lors d’examens tomodensitométriques réalisés au cours de la petite enfance. en cas d’augmentation du risque, la relation dose-réponse entre l’irradiation médicale par scanner et la survenue d’un cancer sera quantifiée et l’existence de facteurs modifiants éventuels (âge à l’exposition, sexe, etc..) sera étudiée. résultats attendus l’étude permettra d’étudier l’hypothèse d’un excès de risque de tumeurs solides et de leucémies attribuable à l’exposition aux ri délivrées au cours d’examens tomodensitométriques. les résultats attendus sont de quantifier ce risque et de caractériser la relation entre la survenue de cancers et leucémies et le niveau d’exposition aux ri durant l’enfance dans le contexte français. ces données sont des éléments clefs pour la radioprotection des enfants soumis à des expositions médicales aux ri. dans les perspectives, une extension de la cohorte enfant scanner est en cours de réalisation en vue d’intégrer le projet européen epi-ct, coordonné par l’agence internationale pour la recherche sur le cancer (iarc) et soutenu par la cee, pour regrouper les investigateurs de 11 cohortes nationales autour d’un protocole commun.

context ionizing radiations (ir) may have harmful effects on health, the increase in the cancer risk being well documented (1). studies from the survivors of hiroshima and nagasaki showed an excess cancer risk for dose-level of the order of 100 millisieverts (msv) (1,2), without excluding a risk for lower doses. exposure for medical purpose is the main source of artificial radiation. in france, it represents 40% of the annual exposure of the whole population (3). these exposures are mostly in relation with radiodiagnosis, which is associated with low levels of ir. doses received by the patients during a diagnostic examination vary from a fraction of msv for a chest ct examination to approximately 10 msv for an abdomino-pelvic ct examination. ct accounts for only 5% of all x-ray examinations but represents between 40 and 67% of the total medical dose received by the population (1). over the last 20 years the ease and speed of image acquisition linked to technological developments has encouraged the proliferation of procedures and led to increased doses to patients. these trends are also observed in the paediatric diagnostic imaging, leading to an increase in the use of ct inducing an increased ionizing radiation (ir) level exposure of the children. a close attention is brought to the pediatrics because children actually present an increased radiosensitivity of certain tissues compared to adults, combined with a long life expectancy which could allow developing cancer. a lack of specific technical parameters’ adjustment during imaging could also be noted. considering the extent of the exposure, the characterization of the risks of radiation induced cancer in pediatrics is a major public health issue. many epidemiologic studies were or are currently carried out to study the risk of cancer with medical diagnostic exposure at low-level dose. a review of epidemiological studies on medically irradiated populations by e. ron found consistent results with those from the cohort of survivors of hiroshima and nagasaki, with the demonstration of an excess cancer risk when exposed to a young age, excess persistent throughout life (4). several cohort studies involving patients who received multiple diagnostic x-rays during childhood or adolescence to monitor tuberculosis or scoliosis reported an increased risk of breast cancer. case-control studies found conflicting results (1). methodological bias, in particular related to the retrospective data collection about the exposure, make the interpretation of these results difficult. project description the current study will be carried out using data from the cohort enfant scanner. started in 2009, this multicentric and national cohort included 27,362 children recruited in 14 pediatric or general radiology department of french public hospitals for the period 2000-2006 (5). this work mainly aims to assess the risk of cancer and leukemia associated with the ir exposure from ct examination during the early childhood. the dose-response relationship between the ir exposure and the cancer risk will be quantified and the existence of potential modifying factors (age at the exposure, sex, etc.) will be analyzed. expected results the study will enable to study the hypothesis of an excess solid cancers and leukemias risk attributable to the ir exposure from ct examinations. the expected results are to quantify this risk and to characterize the relation between the cancers and leukemias occurrence and the dose-level of the ir exposure during childhood in the french context. these data are key elements for the radioprotection of people subjected to ir medical exposures. for the future prospects, an extension of the cohort enfant scanner to the children of less than 10 years exposed over the period 2007-2013 is in progress in order to integrate european project epi-ct, coordinated by the international agency for research on the cancer (iarc) and supported by the european union in 2011. this project will gather the investigators of 11 national cohorts about this same topic in order to pool their data and thus to increase the statistical power of the analyses. bibliographie unscear (2000). the united nations scientific committee on the effects of atomic radiation." health phys 79(3): 314. preston, d et al. (2003). "studies of mortality of atomic bomb survivors. report 13: solid cancer and noncancer disease mortality: 1950-1997." radiat res 160(4): 381-407. etard, c et al. (2010). "exposition de la population française aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostic médical en 2007". rapport irsn ron, e. (2003). "cancer risks from medical radiation." health phys 85(1): 47-59. bernier mo et al. radiation exposure from computed tomography in early childhood: a french large scale multicenter study. br j radiol (accepted)